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Haiti, Invité au Parquet sous l’accusation d’incendiaire, Patrice Florvilus dénonce une manœuvre d’intimidation

Haiti, Invité au Parquet sous l’accusation d’incendiaire, Patrice Florvilus dénonce une manœuvre d’intimidation

Les intervenants lors de la conference de presse (Photo:Geralda Sainville)

Le Directeur Exécutif de l’organisme Défenseurs des Opprimés (DOP), Me Patrice Florvilus, accusé par Me Reynold Georges, d’incendiaire et d’association de malfaiteurs, est invité le lundi 19 aout 2013 au Parquet de Port-au-Prince. Me Florvilus qualifie cet acte d’intimidation et d’entrave à l’exercice de sa profession en faveur des déplacées/es internes.

Le vendredi 16 aout 2013, au cours d’une conférence de presse, l’avocat militant a tenu à alerter l’opinion publique sur ces accusations de Me Reynold Georges, qui ne visent, selon lui, qu’à le persécuter. 

« Cette démarche est une tentative pour me persécuter et me dissuader de continuer à fournir une assistance légale aux déplacés internes victimes d’abus de toutes sortes et de menaces d’expulsions forcées comme ceux du Camp Acra à Delmas 32» explique Me Florvilus. 

En avril 2013, rappelle-t-il, DOP, qui est membre d’un Collectif pour la Défense du Droit au Logement avait accordé un accompagnement légal à deux déplacés/es du camp ACRA : Meris Civil et Darlin Lexima. Ces derniers faisaient partie d’un groupe de déplacés/es qui avaient alerté le commissariat de police le plus proche sur un début d’incendie perpétré dans le camp par des bandits, le 15 avril. Le commissariat est resté sans réaction pretextant un manque de carburant. Indignés, les déplacés ont gagné les rues pour entamer une manifestation. Aussitôt, des policiers du Commissariat étaient sur place pour mater les manifestants. Les deux hommes, Meris Civil et Darlin Lexima ont été arrêtés puis conduits au commissariat. Meris Civil, sévèrement battu par les policiers a succombé à ses blessures au sein même de cette enceinte policière. Son cadave transporté à la morgue de l’hopital général, a disparu. 

De concert avec les familles des victimes, DOP n’a cessé depuis lors de réclamer justice pour ces deux hommes et le dossier est actuellement au Cabinet d’instruction. «Depuis lors, toute l’équipe est sujette à de sérieuse menaces. A plusieurs reprises j’ai été suivi par un back up de policiers immatriculé 1-493..», affirme l’avocat. 

Pour le responsable du DOP, Il faut bien comprendre le contexte de cette demande de comparution du 19 aout 2013. «Me Reynold Georges m’a invité à me présenter au Parquet de Port-au-Prince sous le chef d’accusation d’incendiaire alors qu’une action a déjà été intentée en justice par DOP en faveur des deux victimes du camp ACRA de Delmas 32 », souligne Me Florvilus à l’attention des journalistes. 

Présent à cette conférence du 16 aout, Jean Elie Louis, un déplacé du camp Acra, témoin des incidents d’avril est invité au Parquet sous le même chef d’accusation retenu contre Me Florvilus. IL a pointé du doigt Me Reynold Georges comme un manipulateur de la Justice à ses propres fins. 

« Le 13 avril 2013, dit-il, Me Georges qui prétend être le propriétaire du terrain était venu en personne, arme à la main, nous menacer de quitter l’espace. Sous les regards approbateurs du Juge de paix Dimanche, il avait menacé d’incendier le camp ou de nous faire expulser à l’aide d’un tracteur. Et deux jours après, le 15 avril 2013, des bandits avaient débarqué dans le camp dans l’objectif d’y mettre le feu » 

Intervenant aussi à la conférence de presse, Sanon Reyneld, le Secrétaire Exécutif de FRAKKA, une autre organisation membre du Collectif à l’instar de DOP, condamne avec véhémence les répressions manigancées à l’égard des personnes déplacées et la complicité des autorités en place face à ces expulsions. Il a rappelé au passage que le « 21 décembre 2011, une équipe de bandits avaient débarqué à la Place Jérémie, détruit violemment les tentes des déplacés/es tout en déclarant travailler pour le compte du Palais national. Moins d’un mois plus tard, le 11 janvier 2012, le président de la République revendiquait cette action. » 

Aux termes de cette conférence, les intervenants invitent les déplacés/es à rester mobiliser pour défendre leurs droits et à apporter leur solidarité aux militants du droit au logement.

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